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LE TONNERRE.

Ma seconde citation, je la puiserai dan la Descripzione dell’ Etna del’ abate Francesco Ferrara.

Au commencement de l’année 1755, il s’éleva du cratère de l’Etna une immense et très-noire colonne de fumée qui était fréquemment traversée par des éclaira tortueux (tortuose balenazioni).

Lorsque l’îlot, de si courte durée, Sabrina, surgit en 1811, près de Saint-Michel des Açores, les colonnes excessivement noires, composées de poussière et de cendres, qui s’élevaient du sein de l’Océan, étaient, dit le capitaine Tillard, sillonnées sans cesse dans leurs parties les plus opaques, les plus sombres, par des éclairs d’une vivacité extraordinaire.

Il n’y a pas jusqu’au petit volcan qui se montra en juillet 1831, entre la Sicile et Pantellaria, qui ne puisse aussi figurer dans ce chapitre. John Davy nous apprend, en effet, que, le 5 août, il s’élevait de temps en temps du cratère, jusqu’à la hauteur de 900 à 1 200 mètres des colonnes d’une poussière parfaitement noire, et que des éclairs suivis de tonnerre en jaillissaient presque continuellement dans différentes directions.

Peut-être trouvera-t-on que j’ai accordé beaucoup trop d’importance aux éclairs et aux tonnerres dont les nuages volcaniques sont le siége. Je sais qu’on pourra dire que d’immenses colonnes de vapeur d’eau s’élèvent souvent des cratères ; que cette vapeur forme la partie principale des nuages volcaniques ; que les cendres, que les poussières noires et impalpables vont seulement se mêler à elle pour en altérer la blancheur et la demi-transparence, etc., etc.