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LE TONNERRE.

trième observation, dont je suis redevable à M. le capitaine Hossard.

En 1834, cet officier, descendant la route qui passe au col de la Faucille, dans le Jura, vit se former un petit chapeau de nuages autour d’un sommet voisin, appelé le Colombier de Gex, dont la hauteur au-dessus de la mer est de 1, 600 mètres. Le nuage existait à peine depuis quelques instants, quand il en partit un fort coup de tonnerre.

Quoique la discussion qu’on vient de lire ne soit certainement pas propre à accroître notre confiance dans les faits négatifs, je dirai cependant que, suivant Baccaria, la foudre ne part jamais des nuées fumeuses, c’est-à-dire de ces couches de nuages qui sont si remarquables par l’apparente uniformité de leur composition et par la régularité de leur surface.

Nous terminerons ici ce chapitre. Un jour, peu éloigné peut-être, en aura sur le sujet que j’y ai traité, des données plus nettes, plus précises, plus substantielles. Ce sujet est certainement très-digne de l’attention des météorologistes. Ceux qui ne se préoccuperont pas du ridicule qu’on pourrait vouloir déverser sur l’observation, assidue d’une chose aussi changeante, aussi variable, aussi mobile que les nuages, recueilleront certainement d’une pareille étude beaucoup de faits utiles à la science.