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rales, sans rien emprunter, par voie d’analogie, aux expériences électriques des physiciens. Je crus, en un mot, qu’il faudrait se faire l’historien exact, minutieux du météore, sauf à chercher ensuite au milieu des petits phénomènes qui nous environnent ou que nous avons su faire naître dans nos cabinets, dans nos laboratoires, des points de contact et des rapprochements plus ou moins féconds. Tel était le plan que je me traçais lorsque j’annonçais la publication d’une Notice sur le tonnerre. J’imaginais, alors, en trouver tous les éléments dans les traités de physique modernes ; ne m’engager qu’à un travail de peu d’étendue, ne m’imposer que l’obligation de réunir des faits constants, bien circonscrits, bien caractérisés, et de les coordonner suivant l’ordre méthodique et particulier commandé par le but de cette Notice. Loin de là, j’ai été obligé de recourir aux sources originales ; de parcourir plusieurs centaines de volumes du Recueil de l’Académie des Sciences, des Transactions philosophiques de Londres, de la Collection de Berlin, du Journal de Physique, etc., etc. ; de faire le dépouillement d’une multitude d’ouvrages, de relations de voyages anciens et modernes, de Mémoires écrits, la plupart sans méthode, sans netteté, sans but ; de lire, enfin, tout ce qui s’offrait à moi, avec l’espoir, souvent déçu, de découvrir au milieu de mille détails oiseux, un fait, une remarque, un simple chiffre, utiles à la science.

Quelques personnes, je le sais, ont vu une énormité dans la seule pensée que j’avais eue de prendre la foudre pour sujet d’une de ces notices. Suivant elles, la matière avait été totalement épuisée par Franklin, par un grand