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est couvert, et qui ont été construits par des élèves de notre célèbre établissement.

Je ne citerai que le pont d’Iéna, qui frappe tous les yeux par son élégance. Ce pont, comme chacun sait, est l’œuvre de Lamandé (1794).

Puisqu’en poursuivant mon objet, j’ai été amené à m’occuper de ponts, je crois devoir inviter mes lecteurs à comparer le pont des Saints-Pères au pont des Arts, plus ancien d’une trentaine d’années. Ils verront du premier coup d’œil l’immense progrès qu’on a fait dans l’application du fer à ce genre de construction. Le pont des Saints-Pères est l’œuvre de M. Polonceau, élève de la promotion de 1796.

Je commettrais un oubli impardonnable si après avoir parlé de ponts en fer, j’oubliais de citer, et pour les difficultés vaincues et pour la grandeur de l’entreprise, le fameux pont suspendu de Cubsac, sous lequel les bâtiments d’un assez fort tonnage passent à pleines voiles en remontant la Dordogne jusqu’à Libourne. Ce pont a été construit par M. Vergès (1811).

MM. Lamé (1814) et Clapeyron (1816) ont donné des règles très-précieuses, que les praticiens se sont empressés d’adopter, sur la stabilité des voûtes, sur la construction des ponts biais, sur celles des combles des gares, etc., etc.

Nous devons dire, sur tous ces sujets délicats, que les connaissances théoriques de l’ordre le plus élevé, que ces deux habiles ingénieurs avaient puisées à l’École polytechnique, ne les ont pas empêchés d’entrer avec le plus grand succès dans la voie des applications, mais encore