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leurs, il eût suffi pour ébranler sa résolution, si jamais elle eût été sérieusement adoptée, du souvenir des services de tout genre que lui avaient rendus les élèves de l’École, particulièrement pendant l’expédition d’Égypte. Deux mots encore, et il sera ensuite impossible d’invoquer l’imposante autorité à l’ombre de laquelle on semblait vouloir s’abriter. L’Empereur, parvenu au faîte de la gloire et de la puissance, choisissait pour ses principaux officiers d’ordonnance, d’anciens élèves de l’École, comme Gourgaud, Athalin, Paillou, Laplace, etc., et, dans le cercle de ses entreprises militaires, il prenait comme confidents de ses plus secrètes pensées et comme juges définitifs, lorsqu’il s’agissait des moyens de vaincre les difficultés qui pouvaient se présenter à lui, des généraux et des colonels de la même origine, les Bertrand, les Bernard, etc.

Napoléon disait enfin à Sainte-Hélène, que l’École polytechnique fut réorganisée par Monge après le 18 brumaire, et que les changements opérés reçurent la sanction de l’expérience ; il ajoutait (je cite textuellement) « L’École polytechnique était devenue l’école la plus célèbre du monde. » Il attribuait à l’influence exercée par ses élèves, la haute supériorité que l’industrie française avait acquise. Ainsi, Napoléon ne figurera plus dans le débat, si ce n’est comme un adversaire décidé des systèmes qu’on cherche à faire prévaloir.

Ah ! si le ciel eût accordé à Gay-Lussac une plus longue vie, nous l’eussions vu, sortant de sa réserve habituelle, se présenter hardiment devant les commissaires chargés de réviser les programmes polytechniques. Là,