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retombassent pas sur ces écoles elles-mêmes ? Je me bornerai à cette seule remarque, car je ne veux pas voir dans ces réclamations un moyen stratégique fort en usage à la guerre, celui de détourner l’attention de l’ennemi des points faibles : on devient assaillant afin de n’être pas attaqué soi-même dans les régions où l’on se serait mal défendu.

La Commission chargée de réorganiser l’École polytechnique renferme des hommes éminents et d’un mérite universellement reconnu ; plusieurs sont sortis de cette École dont l’avenir est aujourd’hui dans leurs mains ; ils doivent donc savoir que, dès le moment de la publication des nouveaux programmes, des professeurs et examinateurs illustres, ne voulant pas concourir à leur exécution, soit dans l’intérêt de la science, soit dans celui de leur dignité, donnèrent leur démission ; que d’autres manifestent hautement l’intention de suivre cet exemple lorsqu’ils en trouveront l’occasion. La presque unanimité des anciens élèves, occupant aujourd’hui dans la société les positions les plus variées et les plus éminentes, désapprouvent les réformes préconisées, comme nuisibles aux services publics et surtout à l’enseignement mathématique, l’une des gloires de la France. Dira-t-on que le pays réclamait ces réformes ? Je ferai observer que le public a toujours couvert de son bienveillant patronage un établissement dont on a pu dire avec raison que c’était, plus qu’une École, que c’était une Institution nationale. C’est à ce patronage vif et persistant que fut due la conservation de l’École à diverses époques, pendant les temps malheureux que nous avons traversés. L’opinion