Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/57

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dont on écrit l’histoire, mais on a prétendu même pouvoir s’occuper de ce qu’ils auraient dû faire, à l’époque où, faute d’inspiration, ils ont senti, dans l’intérêt bien entendu de leur dignité et de leur gloire, le besoin de se reposer. Dans cet examen, on ne prend aucun souci, ni de la fatigue amenée par l’âge ni des infirmités qui en sont la conséquence, ni des devoirs de famille, tout aussi sacrés pour l’homme adonné à l’étude que pour tous les autres citoyens.

Gay-Lussac n’a pas échappé à cette façon quelque peu blâmable d’envisager les choses ; on s’est plu à signaler dans la carrière de notre illustre confrère deux phases distinctes : la première, consacrée à l’étude spéculative des phénomènes naturels ; la seconde, vouée tout entière aux applications et devant amener des profits matériels.

Dans cette seconde partie, qu’on a prétendu, sinon flétrir, du moins amoindrir beaucoup, comparativement à la première, Gay-Lussac, investi de la faveur du gouvernement, fut successivement appelé à éclairer par ses conseils scientifiques la fabrication des poudres, à servir de guide à l’administration des octrois, à diriger le bureau de garantie, devenu vacant par la mort de Vauquelin, etc., etc.

L’invention de procédés nouveaux et marqués au coin de l’exactitude, de la simplicité et de l’élégance, prouve combien Gay-Lussac était esclave de ses devoirs ; elle démontre que le gouvernement n’aurait pas pu mieux placer sa confiance.

L’Académie, appelée à se prononcer sur le mérite des alcoomètres devenus usuels de notre confrère, adoptait,