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qui, seul, peut régler équitablement le taux des primes d’assurances, les mises dans les tontines, les retenues pour les caisses de pensions, les annuités, les escomptes, etc. ; c’est sous ses coups que la loterie et tant de piéges honteux, tendus avec astuce à la cupidité, à l’ignorance, ont définitivement disparu. Laplace a traité ces questions et d’autres beaucoup plus complexes, avec sa supériorité accoutumée. Pour tout dire en un seul mot, la Théorie analytique des Probabilités est digne de l’auteur de la Mécanique céleste.

Un philosophe dont le nom rappelle d’immortelles découvertes, disait à des auditeurs qui se laissaient fasciner par des réputations antiques et consacrées : « Songez, Messieurs, songez bien qu’en matière de science, l’autorité de mille ne vaut pas le plus humble raisonnement d’un seul. » Deux siècles ont passé sur ces paroles de Galilée, sans en affaiblir la valeur, sans en voiler la vérité. Aussi, au lieu d’étaler une longue liste d’admirateurs illustres des trois beaux ouvrages de Laplace, avons-nous préféré, pour ainsi parler, faire toucher du doigt quelques-unes des vérités grandioses que la géométrie y a déposées. Ne portons pas toutefois le rigorisme à l’extrême, et puisque le hasard a fait arriver dans nos mains quelques lettres inédites d’un de ces hommes de génie à qui la nature a donné la rare faculté de saisir du premier coup d’œil les points culminants des objets, qu’il nous soit permis d’en extraire deux ou trois appréciations brèves et caractéristiques, de la Mécanique céleste et du Traité des Probabilités.

Le 27 vendémiaire an x, après avoir reçu un volume