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système solaire avec la défiance que doit inspirer tout ce qui n’est pas un résultat du calcul et de l’observation. Peut-être doit-on regretter qu’elles n’aient pas reçu de plus grands développements, surtout en ce qui concerne la division de la matière en anneaux distincts ; peut-être est-il fâcheux que l’illustre auteur ne se soit pas suffisamment expliqué touchant l’état physique primitif, l’état moléculaire de la nébuleuse aux dépens de laquelle se seraient formés le Soleil, les planètes, les satellites de notre système ; peut-être doit-on déplorer, en particulier, que Laplace ait cru pouvoir passer légèrement sur la possibilité, suivant lui évidente, de mouvements de circulation résultant de l’action de simples forces attractives, etc.

Nonobstant ces lacunes, les idées de l’auteur de la Mécanique céleste n’en sont pas moins les seules qui, par leur grandeur, leur cohérence, leur caractère mathématique, puissent être vraiment considérées comme formant une cosmogonie physique ; les seules qui trouvent aujourd’hui un puissant appui dans les résultats des études récentes des astronomes sur les nébulosités de toute grandeur et de toute forme dont le firmament est parsemé.

Dans cette analyse, nous avons cru devoir concentrer toute l’attention sur la Mécanique céleste. Le Système du monde et la Théorie analytique des Probabilités n’exigeraient pas moins de développements.

L’Exposition du Système du monde est la Mécanique céleste, débarrassée de ce grand attirail de formules analytiques par lequel doit indispensablement passer tout astronome qui, suivant l’expression de Platon, désire