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région où se meut aujourd’hui Uranus, Alors aucune planète n’existait encore.

La nébuleuse solaire était douée d’un mouvement général de révolution dirigé de l’occident à l’orient. En se refroidissant, elle ne pouvait manquer d’éprouver une condensation graduelle et, dès lors, de tourner de plus en plus vite. Si la matière nébuleuse s’étendait originairement, dans la région équatoriale, jusqu’a la limite où la force centrifuge contre-balancait exactement l’action attractive du noyau, les molécules situées à cette limite durent, pendant la condensation, se séparer du reste de la matière atmosphérique et former une zone équatoriale, un anneau tournant séparément et avec sa vitesse primitive. On peut concevoir que des séparations analogues s’opérèrent à diverses époques, c’est-à-dire à plusieurs distances du noyau, dans les couches supérieures de la nébuleuse, et qu’elles donnèrent lieu à une succession d’anneaux distincts, contenus à peu près dans le même plan et doués de vitesses différentes.

Ceci une fois admis, on voit aisément que la conservation indéfinie des anneaux aurait exigé, sur toute leur circonférence, une régularité de composition très-peu probable. Chacun d’eux se rompit donc à son tour, en plusieurs masses qui furent douées, comme il est facile de le comprendre, d’un mouvement de rotation dirigé dans le sens du mouvement commun de révolution, et qui prirent, à cause de leur fluidité, des formes sphéroïdales.

Si l’on veut maintenant qu’un des sphéroïdes ait pu s’emparer de tous ceux qui provenaient du même anneau,