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mouvements de rotation, tournent également sur leurs centres de l’occident à l’orient.

Enfin, le mouvement de rotation du Soleil s’opère aussi de l’occident à l’orient.

Voilà donc un total de quarante-trois mouvements semblablement dirigés. Par le calcul des probabilités, il y a plus de quatre milliards à parier contre un que cette similitude dans la direction de tant de mouvements n’est pas l’effet du hasard.

Buffon est, je crois, le premier qui ait essayé de rendre compte de cette singularité de notre système solaire. « Voulant s’abstenir d’avoir recours, dans l’explication des phénomènes, aux causes qui sont hors de la nature, » le célèbre académicien chercha une origine physique à ce qu’il y a de commun dans le mouvement de tant d’astres ; de tant d’astres différents par leurs grandeurs, par leurs formes, par leurs distances au centre principal d’attraction. Cette origine, il crut la trouver en faisant cette triple supposition : une comète tombe obliquement sur le Soleil ; elle poussa devant elle un torrent de matière fluide ; cette matière, transportée, suivant ses divers degrés de légèreté, plus ou moins loin du Soleil, forma, par concentration, toutes les planètes connues.

L’hypothèse hardie de Buffon est sujette à d’insurmontables difficultés. Je vais indiquer en peu de mots le système cosmogonique que Laplace substitua à celui de l’illustre auteur de l’Histoire naturelle.

Suivant Laplace, le Soleil était, à une époque reculée, le noyau central d’une immense nébuleuse qui avait une température très-élevée et s’étendait bien au delà de la