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ciable, même dans les meilleures lunettes, notre illustre compatriote a déterminé leurs masses. Il a découvert enfin, entre les mouvements, entre les positions relatives de ces petits astres, des rapports simples, extrêmement remarquables, qui ont été appelés les lois de Laplace. La postérité n’effacera pas cette désignation ; elle trouvera naturel que le nom d’un si grand astronome soit écrit dans le firmament à côté de celui de Kepler.

Citons deux ou trois des lois de Laplace :

Si, après avoir ajouté à la longitude moyenne du premier satellite le double de celle du troisième, on retranche de la somme le triple de la longitude moyenne du second, le résultat sera exactement égal à 180 degrés, ou à une demi-circonférence.

Ne serait-il pas vraiment extraordinaire que les trois satellites eussent été placés originairement aux distances de Jupiter et dans les positions respectives qui devaient maintenir constamment et avec rigueur les rapports précités ? Laplace a répondu à la question en montrant que ce rapport n’a pas eu besoin d’être rigoureux a l’origine. L’action mutuelle des satellites a dû l’amener à l’état mathématique actuel, si une seule fois les distances et les positions ont satisfait à la loi d’une manière approximative.

Cette première loi est également vraie quand on emploie les éléments synodiques. Il résulte de là, avec évidence, que les trois premiers satellites de Jupiter ne sauraient être éclipsés à la fois. On voit ce qu’il faut croire d’une observation récente tant célébrée, et durant laquelle certains astronomes ne virent momentanément