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pas pouvoir être négligées sans examen. Laplace a rempli cette lacune. Il a montré que la mer, malgré sa fluidité, que l’atmosphère, malgré ses courants, influent, l’une et l’autre, sur les mouvements de l’axe de la Terre ou de l’équateur, comme si elles formaient des masses solides adhérentes au sphéroïde terrestre.

L’axe autour duquel notre globe fait un tour entier chaque vingt-quatre heures, perce-t-il constamment le sphéroïde terrestre aux mêmes points matériels ? En d’autres termes, les pôles de rotation qui, d’année en année, correspondent à des étoiles différentes, se déplacent-ils aussi à la surface de la Terre ?

Dans le cas de l’affirmative, l’équateur se promène comme les pôles ; les latitudes terrestres sont variables ; aucune contrée, pendant la suite des siècles, ne jouira, même en moyenne, d’un climat constant ; les régions les plus diverses pourront tour à tour devenir circompolaires. Adoptez la supposition contraire, et tout prend le caractère d’une permanence admirable.

La question que je viens de soulever, une des plus capitales de l’astronomie, ne saurait être résolue d’après les seules observations, tant les anciennes latitudes terrestres sont incertaines. Laplace y a suppléé par l’analyse : le monde savant a appris du grand géomètre, qu’aucune cause liée à l’attraction universelle ne doit déplacer sensiblement, sur la surface du sphéroïde terrestre, l’axe autour duquel le monde paraît tourner. La mer, loin d’être un obstacle à la constante rotation de notre globe autour d’un même axe, ramènerait au contraire cet axe a un état permanent, à raison de la mobi-