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l’aplatissement terrestre. La première affectait la portion du mouvement de notre satellite qui se mesure surtout avec l’instrument connu dans les observatoires sous le nom de lunette méridienne ; la seconde, s’effectuant à peu près dans la direction nord et sud, ne devait guère se manifester que par les observations d’un second instrument : le cercle mural. Ces deux inégalités de valeurs très-différentes, mesurées avec deux instruments entièrement distincts, liées à la cause qui les produit par les combinaisons analytiques les plus diverses, ont cependant conduit l’une et l’autre au même aplatissement. L’aplatissement, déduit ainsi des mouvements de la Lune, n’est pas, bien entendu, l’aplatissement particulier correspondant à telle ou telle contrée, l’aplatissement observé en France, en Angleterre, en Italie, en Laponie, dans l’Amérique du Nord, dans l’Inde, dans la région du cap de Bonne-Espérance ; car, la Terre ayant subi en divers temps et en divers lieux des soulèvements considérables, la régularité primitive de sa courbure en a été notablement troublée ; la Lune, et c’est là ce qui rend le résultat inappréciable, devait donner et a donné effectivement l’aplatissement général du globe, une sorte de moyenne entre les déterminations variées, obtenues avec d’énormes dépenses, un labeur infini, et à la suite de grands voyages exécutés par les astronomes de tous les pays de l’Europe.

J’ajouterai de courtes remarques dont le fond est emprunté à l’auteur de la Mécanique céleste ; elles semblent très-propres à mettre en relief, en complète lumière, ce que les méthodes dont je viens d’esquisser les traits prin-