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culeuse, entre deux mouvements de rotation et de translation entièrement indépendante. Les hommes ne verront jamais qu’une face de la Lune. Les observations nous l’avaient appris ; maintenant, nous savons de plus que cela est dû à une cause physique calculable et visible seulement avec les yeux de l’esprit ; que cela est dû à l’allongement qu’un diamètre de la Lune éprouva, quand l’astre passa de l’état liquide à l’état solide, sous l’action attractive de la Terre.

S’il avait existé, à l’origine, une petite différence entre les mouvements de rotation et de révolution de la Lune, l’attraction de la Terre aurait amené ces mouvements à une égalité rigoureuse. Cette attraction eût de même suffi pour faire disparaître un léger défaut de coïncidence entre les lignes résultant des intersections de l’équateur et de l’orbite lunaires avec le plan de l’écliptique.

Le travail où Lagrange rattacha avec tant de bonheur les lois de la libration aux principes de la pesanteur universelle, si capital par le fond, n’est pas moins remarquable par la forme. Après l’avoir lu, tout le monde comprend que le mot élégance ait été appliqué à des Mémoires de mathématiques.

Nous nous sommes contentés dans cette analyse, d’effleurer les découvertes astronomiques de Clairaut, de d’Alembert, de Lagrange. Nous serons un peu moins concis en parlant des Œuvres de Laplace.

Après avoir énuméré les forces, si multipliées, qui devaient résulter des actions mutuelles des planètes et des satellites de notre système solaire, Newton, le grand Newton n’osa pas entreprendre de saisir l’ensemble de