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nous semble qu’ils s’expliquent encore mieux en regardant l’acide muriatique oxygéné comme un corps composé. »

Ils faisaient par cette déclaration une large concession aux opinions dominantes dans la Société d’Arcueil, à celles qui étaient patronnées avec une grande vivacité par Laplace et Berthollet. Humphry Davy, qui n’était nullement gêné par des considérations personnelles soutint que la première interprétation était seule admissible ; il regarda l’acide muriatique oxygéné comme un corps simple qu’Ampère proposa d’appeler le chlore ; l’acide muriatique ordinaire devint alors la combinaison de ce radical avec l’hydrogène sous le nom d’acide hydrochlorique ou chlorhydrique. Cette manière d’interpréter les faits est aujourd’hui généralement adoptée.

On voit par cet exemple qu’il est des cas où les conseils du génie, quand ils prennent le caractère impérieux que des conseils ne devraient jamais avoir, peuvent quelquefois éloigner les esprits droits de la vérité.

Lorsque la pile colossale construite avec les fonds alloués à l’École polytechnique par Napoléon eut été achevée, MM. Gay-Lussac et Thénard s’empressèrent d’étudier ses effets ; mais ils furent moins énergiques qu’on ne s’y était attendu. Aussi, après divers essais sans résultats saillants, les deux illustres chimistes se bornèrent-ils à poser des principes généraux sur le mode d’action de ces appareils lorsqu’ils dépassent les dimensions habituelles.

On trouve dans leur ouvrage un chapitre où l’on examine les causes diverses qui font varier l’énergie d’une batterie galvanique ; où l’on donne les moyens de mesu-