Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/478

Cette page a été validée par deux contributeurs.

montanus, Tycho-Brahé, les placèrent par leurs observations au delà de la Lune ; Hévélius, Doërfel, etc., les firent circuler autour du Soleil ; Newton établit qu’elles se meuvent sous l’influence immédiate de la puissance attractive de cet astre, qu’elles ne décrivent pas des lignes droites, qu’elles obéissent aux lois de Kepler. Il fallait encore prouver que leurs orbites sont des courbes fermées, ou que la Terre voit la même comète à plusieurs reprises. Cette découverte était réservée à Halley. En recueillant minutieusement dans les récits des historiens, des chroniqueurs, et dans les annales astronomiques, les circonstances des apparitions de toutes les comètes un peu brillantes, ce savant ingénieux fit voir, par une discussion subtile et approfondie, que les comètes de 1682, de 1607 et de 1531, étaient au fond des apparitions successives d’un seul et même astre.

Cette identité entraînait une conséquence devant laquelle plus d’un astronome recula ; il fallait accorder que le temps de la révolution entière de la comète variait beaucoup ; que la variation pouvait aller jusqu’à 2 ans sur 76.

D’aussi grandes différences étaient-elles des perturbations occasionnées par l’action des planètes ?

La réponse à cette question devait faire entrer les comètes dans la catégorie des planètes ordinaires, ou les en tenir ai jamais écartées. Le calcul était difficile : Clairaut découvrit les moyens de l’effectuer. Le succès pouvait sembler incertain : Clairaut fit preuve de la plus grande hardiesse, car dans le courant de 1758 il entreprit de déterminer l’époque de l’année suivante où reparaîtrait la