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mètre est devenu d’un usage si général parmi les physiciens. Je laissé à ceux qui se croiront en droit de le faire, le soin de réclamer la priorité quant à l’emploi du mot de cathétomètre, généralement adopté aujourd’hui ; mais l’instrument, dans son principe et même dans sa forme, n’en restera pas moins une des précieuses inventions dont notre confrère a doté la science.


TRAVAUX EXÉCUTÉS AVEC LA PILE DE L’ÉCOLE POLYTECHNIQUE.


Nous voici arrivés à l’époque où, en marchant dans la voie si heureusement ouverte par Nicholson et Carlisle, et suivie par Berzelius et Hisinger, Humphry Davy parvint, à l’aide de la pile, à transformer la potasse et la soude en métaux qui se pétrissent sous les doigts, comme de la cire ; qui flottent à la surface de l’eau, car ils sont plus légers qu’elle ; qui s’allument spontanément dans ce liquide en répandant la plus vive lumière.

L’annonce de cette brillante découverte, à la fin de 1807, produisit une profonde émotion dans le monde scientifique. L’empereur Napoléon s’y associa, et mit à la disposition de l’École polytechnique les fonds nécessaires à l’exécution d’une pile colossale. Pendant qu’on construisait cet instrument puissant, MM. Gay-Lussac et Thénard, à qui il devait être confié, imaginant que l’affinité ordinaire bien dirigée suffirait à la production du potassium et du sodium, tentèrent des expériences variées, fort dangereuses, et réussirent au delà de leurs espérances. Leur découverte fut publiée le 7 mars 1808. Dès ce moment les deux métaux nouveaux qu’on n’obte-