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gaz avec la température, à la formation et à la diffusion des vapeurs, le même champ de recherche était exploité en Angleterre par un homme également supérieur, Dalton, que l’Académie a compté parmi ses huit associés étrangers. Dalton, quoique son génie ne fut méconnu d’aucun de ses compatriotes, occupait, dans la petite ville de Dumphries, la position très-humble et très-peu lucrative de professeur particulier de mathématiques, et ne pouvait disposer dans ses expériences que d’instruments imparfaits. Il n’y aurait donc eu aucune inconvenance à soumettre ses résultats à des vérifications soigneuses. Mais Gay-Lussac ne connaissait pas les travaux de l’illustre physicien anglais, car il n’en fait aucune mention dans l’historique très-développé et très-instructif des expériences faites par des physiciens qui l’avaient précédé. Dalton avait trouvé que l’air se dilate de 0.392 dans l’intervalle compris entre 0 et 100° du thermomètre centigrade. Déjà antérieurement, comme je m’en suis assuré sur un document imprimé, Volta avait donné pour cette dilatation 0.38. Enfin, en 1807, Gay-Lussac trouva 0.375. Ce nombre a été généralement adopté jusqu’à ces derniers temps, et employé par tous les physiciens de l’Europe.

D’après les dernières déterminations de Rudberg, de MM. Magnus et Regnault, la valeur de la dilatation de l’air donnée par Gay-Lussac serait en erreur d’environ 1/36e ; notre confrère n’a jamais réclamé contre le nombre 0.3665 substitué par notre confrère, M. Regnault, au nombre 0.375 qu’il avait donné. Mais quelle pouvait être la cause réelle de cette différence ? Gay-Lussac ne s’est