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effet, ce que je lis dans une Note de M. de Humboldt « Insistons sur la remarque contenue dans ce Mémoire que 100 parties en volume d’oxygène exigent 200 parties de gaz hydrogène pour se saturer. Berzélius a déjà rappelé que ce phénomène est le germe de ce que plus tard on a découvert sur les proportions définies, mais le fait de la saturation complète est dû à la sagacité seule de Gay-Lussac. J’ai coopéré à cette partie des expériences, mais lui seul a entrevu l’importance du résultat pour la théorie. »

Une déclaration si franche, si loyale, n’étonnera personne de la part de l’illustre et vénérable académicien.

Nous reviendrons plus loin sur cette partie si remarquable des travaux de Gay-Lussac.

Gay-Lussac, répétiteur du cours de Fourcroy, obtint, par l’amitié et l’entremise de Berthollet, un congé d’un an afin de pouvoir accompagner M. de Humboldt dans un voyage d’Italie et d’Allemagne. Les deux amis s’étaient munis, avant de quitter Paris, d’instruments météorologiques et surtout d’appareils propres à déterminer l’inclinaison de l’aiguille magnétique et l’intensité de la force variable qui dirige les aiguilles aimantées sous différentes latitudes. Ils partirent de Paris le 12 mars 1805 ; ils mirent leurs instruments en expérience à Lyon, à Chambéry, à Saint-Jean de Maurienne, à Saint-Michel, à Lanslebourg et au Mont-Cenis, etc. Je reviendrai ailleurs sur les résultats magnétiques du voyage, à l’occasion d’un Mémoire de notre confrère inséré dans la collection de la Société d’Arcueil.

Gay-Lussac s’était nourri dans sa jeunesse des théories