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a été révélée, pour la première fois, au monde savant par Descartes. Cependant, comme pour de petites incidences rapportées à la perpendiculaire, l’angle de réfraction est à peu près proportionnel à l’angle d’incidence, Kepler se sert de cette règle approximative pour étudier les propriétés des lentilles plano-sphériques ou des lentilles dont les deux surfaces appartiennent à des sphères de même rayon. C’est à lui qu’on doit les formules, encore en usage aujourd’hui, pour, calculer les distances des foyers de semblables lentilles.

On trouve dans cet ouvrage qu’il a imaginé le premier de tonner des lunettes, à l’aide de l’accouplement de deux lentilles convexes, tandis que Galilée employa toujours une lentille oculaire concave et une lentille objective convexe. C’est donc à Kepler qu’il faut faire remonter la combinaison qui constitue aujourd’hui les lunettes astronomiques, les seules qu’on puisse appliquer avec avantage aux instruments gradués destinés à mesurer des angles. Quant à la règle suivant laquelle on peut déterminer les grossissements de ces lunettes et qui consiste à diviser la distance focale de l’objectif par la distance focale de l’oculaire, elle ne fut pas donnée par Kepler. Cette découverte était réservée à Huygens.

Kepler, qui connaissait déjà la découverte faite par Galilée des satellites de Jupiter, au moment où il publiait sa Dioptrique, tire de la courte durée des révolutions des satellites la conséquence un peu aventureuse que la planète doit tourner sur elle-même dans un temps très-court, certainement inférieur, dit-il, à vingt-quatre heures. Cette conjecture n’a été vérifiée que longtemps après.