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Il paraît avoir senti, pour ce qui est des images multiples, qu’il était nécessaire qu’il se formât dans l’œil des hiatus qu’il attribuait aux procès ciliaires.

Kepler avait remarqué dans le même ouvrage, que la partie brillante du croissant de la Lune semblait avoir un plus grand diamètre que la portion cendrée, ou, comme on dit en Angleterre, que la nouvelle Lune embrasse l’ancienne. Il donna une explication plausible de cet effet.

Kepler s’occupa le premier, à ce qu’il paraît, de la recherche du mécanisme à l’aide duquel l’œil peut s’adapter à la vision distincte d’objets diversement éloignés. Il crut trouver ce mécanisme dans l’action des procès ciliaires, par laquelle l’œil se serait allongé ou raccourci à volonté, Cette théorie, qui aujourd’hui même a conservé quelques partisans, est sujette à des difficultés anatomiques sur lesquelles nous ne saurions insister ici ; nous ferons remarquer seulement qu’en posant le problème, qu’en indiquant une de ses solutions possibles, Kepler fit vraiment preuve de génie.

Les observations variées de Delaval prouvèrent, dans le siècle dernier, que la lumière que les corps colorés envoient à notre œil n’est pas seulement réfléchie à la surface extérieure des molécules dont ces corps peuvent être censés formés comme le supposait Newton, mais que cette lumière a pénétré dans l’intérieur de ces corps d’où elle s’est réfléchie, Kepler avait déduit de ses expériences, faites plus d’un demi-siècle auparavant, une conséquence analogue.

Kepler a expliqué d’une manière satisfaisante pour-