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est la même, et qu’elle ne dépend ni de te distance de ces astres à la Terre, ni de leur éclat. Il soupçonna aussi que cette réfraction devait un peu varier avec l’état de l’air.

Kepler déduisit de ses résultats numériques les densités comparatives de l’air et de l’eau, et trouva les nombres 1 et 1178 ; le véritable rapport est celui de 1 à 773.

« Je devine, dit-il, qu’en faisant l’air pesant, je vais soulever contre moi tous les physiciens qui la font léger, mais la contemplation de la nature m’a fait connaître que notre atmosphère est pesante. » On doit remarquer que ces paroles sont antérieures aux travaux de Torricelli sur cet objet. Torricelli ne naquit qu’en 1608.

Kepler ajoute à l’observation de Vitellion, que les dimensions verticales du Soleil sont diminuées par la réfraction ; et il en tire la conséquence, beaucoup plus cachée et beaucoup plus délicate à trouver, que le disque de cet astre doit paraître elliptique.

On trouve dans le même ouvrage une discussion minutieuse et savante de l’observation de réfraction faite en 1596, près de la Nouvelle-Zemble, par des Hollandais.

Kepler attribue la différence, qu’on remarque entre le diamètre de la partie de la Lune éclairée par le Soleil et celui de la portion cendrée, c’est-à-dire le phénomène connu des modernes sous le nom d’irradiation, à une dilatation produite sur la rétine. Il cite à l’appui de cette explication la diminution apparente de diamètre qu’éprouve, suivant lui, une règle opaque dans la portion de son image qui se projette sur la Lune.