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sait à une explication très-simple de la procession des équinoxes, c’est-à-dire de ce mouvement général de par an, auquel toutes les étoiles participent, et qui s’exécute parallèlement au plan de l’écliptique. On rendait compte de ce déplacement, en supposant que le troisième mouvement de l’axe ne rétablissait pas son parallélisme mathématiquement, et que, lorsqu’une année était révolue, il s’en fallait de que l’axe fût revenu à sa position primitive.

Copernic, qui dans son ouvrage avait la hardiesse de saper jusque dans leurs fondements les bases de l’astronomie des Hipparque et des Ptolémée, n’osait pas élever le moindre doute sur l’exactitude de leurs observations. Ces observations, Ptolémée les avait expliquées par des excentriques et des épicycles ; Copernic eut recours aux mêmes hypothèses pour rendre compte des mouvements irréguliers du Soleil des planètes, comme aussi de certaines variations imaginaires dans la précession des équinoxes et dans l’obliquité de l’écliptique. Tout cet échafaudage n’a disparu qu’à la suite des travaux de Kepler. C’est à dater de ce grand homme que le système de Copernic a été débarrassé des complications qui le déparaient encore, et qu’il est devenu l’expression simple, claire, géométrique, des lois de la nature.

On serait étonné de voir Copernic se rendre dans son ouvrage l’écho des opinions des anciens sur les perfections des mouvements circulaires, si l’on n’avait pas remarqué avec quelle difficulté les hommes supérieurs eux-mêmes parviennent à se soustraire tout à fait aux préjugés sanctionnés par les âges. Copernic redevient