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Nous trouvons, par exemple, qu’au moment où le thermomètre de Gay-Lussac, à 7,016 mètres de hauteur, marquait 9°.5 au-dessous de glace, celui de l’Observatoire de Paris, à l’ombre et au nord, indiquait + 27°.75. Ainsi 37° était l’étendue de l’échelle thermométrique à laquelle Gay-Lussac s’était trouvé exposé dans l’intervalle de dix heures du matin à trois heures après midi. Il n’était donc plus possible d’attribuer les neiges perpétuelles qui existent au sommet des hautes montagnes, à une action spéciale que ces sommités rocheuses exerceraient sur les couches d’air environnantes, car aucune élévation notable n’existait dans les régions au-dessus desquelles le ballon de Gay-Lussac avait successivement passé.

Ces énormes variations de température sont-elles liées, par une loi mathématique simple, aux changements de hauteur ?

En prenant pour exactes les observations thermométriques sur lesquelles Gay-Lussac lui-même élève quelques doutes, à cause de la rapidité du mouvement ascensionnel du ballon, et du temps dont un thermomètre a besoin pour indiquer exactement les températures des milieux dans lesquels il est plongé, on arriverait à ce résultat curieux que la température varierait moins, pour un changement de hauteur donné, près de terre que dans des régions de l’atmosphère d’une élévation moyenne.

Mais je dois remarquer que dans la manière ordinaire de discuter les observations aérostatiques, on fait un cercle vicieux. La formule analytique, à l’aide de laquelle on calcule les hauteurs successives du ballon, suppose