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qu’éprouvent les rayons lumineux en traversant l’atmosphère, surtout près de l’horizon.

En écrivant son traité du Révolutions célestes, Copernic s’empresse avec une loyauté qui lui fait le plus grand honneur, de rendre aux anciens qui l’avaient précédé dans la carrière la plus entière justice. C’est ainsi qu’il cite le passage de Cicéron dans lequel il est dit que Nicetas, de Syracuse, expliquait le mouvement diurne du ciel, dirigé en apparence de l’orient en occident, par un mouvement de la Terre tournant autour d’un certain axe de rotation de l’occident à l’orient.

Philolaüs, philosophe pythagoricien si distingué, que Platon, pour le visiter, fit tout exprès le voyage d’Italie, avait prétendu que la Terre était une planète circulant autour du Soleil. Copernic examine dans son grand ouvrage si cette opinion peut se concilier avec les phénomènes. Il trouve d’abord que le gros du mouvement apparent du Soleil, peut se représenter tout aussi bien avec l’hypothèse que la Terre est une planète circulant autour du Soleil immobile, et dans la supposition contraire qui ferait circuler le Soleil autour de la Terre en repos. Mais Copernic ajoute à ce résultat un examen comparatif des phénomènes de détails envisagés dans les deux hypothèses. Si la Terre est une planète, elle se transporte, dans l’intervalle de six mois, d’un point de l’orbite au point diamétralement opposé. On a ainsi une base propre à déterminer les distances des diverses planètes à la Terre. C’est de cette manière qu’il obtient par la mesure des angles situés aux deux extrémités de cette base, les distances des diverses planètes au Soleil, exprimées