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sidéré cette dédicace comme un acte de diplomatie. Mon hypothèse, fait-on dire à Copernic, n’est pas plus absurde que celle des anciens. Mais M. Czinski remarque avec raison que ces paroles ne sont pas contenues dans la dédicace au pape, et qu’elles figurent seulement dans un avertissement, non signé, d’Ossiander éditeur de l’ouvrage.

Dans l’avis de la Sacrée Congrégation, en date de 1620, on lit :

« Attendu que Copernic ne se contente pas de poser hypothétiquement des principes sur la situation et le mouvement du globe terrestre, entièrement contraires à la sainte Écriture et à son interprétation véritable et catholique (ce qu’on ne peut tolérer dans un homme chrétien), mais qu’il ose les présenter comme très-vrais, etc. »

Copernic mourut à Frauenburg le 23 mai 1543, et eut la satisfaction de tenir dans ses mains défaillantes le premier exemplaire de son ouvrage que Rhéticus venait de lui envoyer.

Outre cette première édition, devenue très-rare, on en connaît deux autres, l’une de 1506 et l’autre de 1617.

Leibnitz a rendu témoignage de son admiration pour le savoir et le caractère de Copernic, en l’appelant l’un des huit Sages de la terre.

L’ouvrage de Copernic fut condamné par la Congrégation de l’index, le 5 mars 1616, sous le pontificat de Paul V. L’arrêt est signé par le cardinal de Sainte-Cécile, évêque d’Albe, et par le frère François Madeleine Tête de Fer.

On a fait remarquer que le pape n’apposa jamais son