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MALUS.


lettre de young a malus.

Le 22 mars 1811, M. Thomas Young écrivait à Malus, en termes d’une extrême bienveillance, que le Conseil de la Société royale de Londres lui avait accordé la médaille fondée par M. de Rumford.

Tel était le peu de progrès qu’on avait fait en Angleterre sur les théories nouvelles, que Young demandait à Malus de s’assurer si réellement un rayon polarisé par réflexion à la surface d’un miroir de verre, échappait à une seconde réflexion sur un second miroir de même matière convenablement placé, comme notre confrère l’avait annoncé.

Suivant l’opinion du savant secrétaire de la Société royale, les rayons qui après une première réflexion ne se réfléchissaient pas dans une seconde, devaient être absorbés ou rendus inertes.

On trouve également dans cette lettre : « Vos expériences démontrent l’insuffisance d’une théorie (celle des interférences) que j’avais adoptée, mais elles n’en prouvent pas la fausseté. »

Malus, partisan déclaré et inébranlable du système de l’émission accueillit avec une grande joie la déclaration de Young sur l’insuffisance de la doctrine des interférences. Il opposait toujours l’opinion du célèbre secrétaire de la Société royale, à ceux qui le conjuraient d’examiner, avec la supériorité de son génie, l’hypothèse en faveur de laquelle les Huygens, les Euler s’étaient ouvertement prononcés.