Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/141

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
133
MALUS.

de la lumière doit être plus grande dans l’eau que dans l’air ; chacun comprendra donc qu’il serait superflu maintenant de se livrer à ce sujet à une discussion de détails.

Le Mémoire dont je viens de parler était destiné à l’Institut d’Égypte. Je trouve, en effet, dans une lettre de Malus à Lancret le passage que voici :

« Je t’envoie, mon cher Lancret, le travail dont je t’ai déjà parlé ; désigne-moi les choses qu’on pourrait appeler des redites et celles qui sont inutiles. Si, après cette épuration, il se réduit à zéro, nous le mettrons de côté et il n’en sera plus question. »

Il est juste de remarquer après les critiques dont je n’ai pu m’abstenir en me rappelant que ma tâche était ici celle d’un biographe ami de la vérité et non celle d’un panégyriste, que la troisième partie du Mémoire fut écrite avant la publication du quatrième volume de la Mécanique céleste, dans lequel le même sujet est traité avec le plus grand soin. J’ajouterai qu’aucune armée au monde n’avait compté auparavant dans ses rangs un officier s’occupant, dans les loisirs des avant-postes, de recherches aussi complètes et aussi profondes. La vérité de cette remarque n’est pas affaiblie par ceux qui, à cette occasion, m’ont rappelé l’expédition d’Alexandre. Des savants sur la recommandation d’Aristote, devinrent, il est vrai, des compagnons du grand capitaine ; mais ils avaient seulement la mission de recueillir les conquêtes scientifiques des peuples vaincus, et non celle de faire avancer les sciences par leurs propres travaux. Cette différence, toute à l’avantage de l’armée française, méritait, je crois, d’être signalée ici.