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MALUS.

Malus, alors, attaché à la division du général Régnier, fit partie de l’expédition qui rejeta, après plusieurs affaires sérieuses, l’armée ottomane au delà du désert ; puis il revint au Caire révolté par les excitations des Mameluks qui, le jour de la bataille d’Héliopolis, s’étaient portés sur la grande ville. On devine quelle fut la mission d’un officier du génie dans une attaque telle que celle du Caire, où l’on était obligé pour prendre les barricades, de les tourner par l’intérieur des maisons. Après la reddition complète du Caire Malus était établi à Gizéh, lorsque le 25 prairial le général Kléber fut assassiné dans son jardin du Caire par un Turc venu de Syrie.

Nous terminerons ici ce long extrait de l’agenda de Malus ; il nous serait trop pénible de le suivre dans les critiques fondées, mais très-acerbes, qu’il dirige contre le général Menou. Un seul trait suffira pour faire connaître l’opinion de notre confrère sur le dernier commandant en chef de l’armée d’Orient : « Kléber, dit Malus, fut assassiné le 25 prairial ; quelques jours après le général Menou, en attaquant l’honneur du général Kléber mort, l’a assassiné une seconde fois. »

En parcourant l’agenda qui, en calculant les chances de la guerre, devait probablement tomber dans des mains indiscrètes, amies ou ennemies, j’ai remarqué que Malus indique très-exactement l’époque où il a reçu une lettre de son père, de sa sœur, de son oncle, etc. Quant aux lettres venant de Giessen, on devine bien quelles mains les avait tracées, mais aucune indication n’aurait mis sur la trace. Je signale cette exquise délicatesse pour l’instruction des personnes mal informées ou malveillantes