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MALUS.

reçut de Kléber, le 21 octobre 1799, le brevet de chef de bataillon, juste récompense de tant d’activité et de courage déployés par le jeune capitaine depuis le débarquement de l’armée française en Égypte. Le commandant Malus ayant appris au Caire qu’un débarquement de Turcs se préparait près de Damiette, se hâta de s’y rendre ; lorsque arriva le 8 brumaire, l’ennemi s’était déjà fortifié. Le surlendemain, après avoir été de tranchée le matin, notre ami se joignit comme simple fantassin aux troupes qui chargèrent les Osmanlis à la baïonnette et les précipitèrent dans la mer.

Le 20 frimaire, Malus reçut le commandement de la place de Lesbiéh dont il avait détruit les murailles lorsque cette forteresse était dans les mains des Turcs et qu’il avait rétablies depuis qu’elle était en notre pouvoir.

Le 22, la peste se déclara à Lesbiéh sur six endroits différents ; en homme expérimenté, le commandant Malus en empêcha le développement et la propagation. Elle fit cependant des victimes jusqu’au 28 pluviôse ; le 29, la place de Lesbiéh fut remise aux Osmanlis en vertu de la convention d’El-Harisch. Malus était arrivé au Caire le 25 ventôse, le 28 on y apprit la rupture par lord Keith de la capitulation d’El-Harisch. Ce même jour, à deux heures après midi, parut la proclamation de Kléber, qui se terminait par ces paroles célèbres et prophétiques : « L’armée répondra à ce procédé déloyal et à la proposition de mettre bas les armes, par de nouvelles victoires. Elle se mit en effet en marche dès le lendemain pour combattre l’armée du grand vizir ; Malus, attaché à la division du général Friant, prit personnellement part à l’immor-