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MALUS.

objet la détermination exacte de la distance de Salchiéh à la mer. À son retour, notre confrère découvrit les ruines assez remarquables de l’ancienne ville de San ou Thamis. C’est durant cette expédition qu’il apprit la destruction de notre flotte dans la bataille navale d’Aboukir ; aussi lit-on sans étonnement dans l’agenda qu’il rentra au Caire fatigué, malade et en proie à une profonde tristesse.

Vers l’époque dont nous parlons le général Bonaparte créa l’Institut d’Égypte : Malus en fut un des premiers membres.

Quelques jours après, Malus reçut l’ordre de joindre le général Desaix dans la Haute Égypte. De retour au Caire avec la division du Sultan juste, il fut chargé de faire les préparatifs de la fête du 1er vendémiaire sur la place Esbékiéh. « Ce fut, dit-il, une faible distraction au chagrin qui m’affligeait depuis quelque temps. » Le 30 et les jours suivants, Malus contribua puissamment à la répression de l’insurrection du Caire. Ayant arrêté de sa main, dans le feu de l’action, un des insurgés, il trouva en sa possession des objets qu’il savait appartenir au général Caffarelli, son chef immédiat et son ami ; il le crut égorgé et ce ne fut que le lendemain qu’il apprit que Caffarelli avait quitté la maison avant que les Turcs révoltés la dévastassent.

Après que la rébellion eut été vaincue, le capitaine Malus commença l’établissement d’un fort dans l’emplacement d’où, pendant l’insurrection, on avait canonné la grande mosquée ; la construction de ce fort, qui reçut le nom de Dupuis, l’occupa longtemps. Ensuite il présida à la reconnaissance des communications du Nil avec le