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du sucre de betterave. Le mode d’action de ce charbon spécial a pour la première fois été analysé, en 1822, par M. Bussy, et il en a déduit ce résultat pratique d’une importance capitale, que le même charbon, à l’aide de préparations convenables, peut servir indéfiniment. Le travail de M. Bussy peut être considéré comme le point de départ de toutes les améliorations qui ont été introduites dans l’emploi du noir animal pour la préparation des substances saccharines.

A-t-on pu transporter aux portes de Paris la fabrication de la céruse ? On le doit à M. Roard (1794).

Les teinturiers et les peintres sont-ils maintenant en possession d’un outremer qu’ils achetaient jadis au poids de l’or, et dont le prix est aujourd’hui très-modéré ? C’est à M. Guimet (1813) qu’ils en sont redevables.

La production artificielle des pierres fines était naguère placée parmi les pures utopies. Les résultats obtenus récemment par M. Ebelmen montrent qu’on aurait tort de s’abandonner à ces idées décourageantes. Des rubis ont été produits artificiellement sur d’assez grandes dimensions, et sont doués des mêmes propriétés que celles de ces pierres fines que la nature avait engendrées, à l’aide de forces mystérieuses et du temps qui ne lui coûte rien.

Parmi les savants de notre époque, celui qui s’est occupé avec le plus de suite, de persévérance, de succès, de la partie spéculative des sciences mathématiques et physiques, est, sans contredit, l’illustre doyen de notre Académie, M. Biot, de la promotion de 1794. N’est-ce pas lui, cependant, qui a fait surgir de ses belles expé-