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étudier pour être au fait de l’ensemble des connaissances humaines ! Ce nombre si considérable ne doit-il pas être à la fois un sujet de découragement pour les individus considérés isolément, et un juste sujet d’orgueil pour l’espèce humaine ? Ni l’un, ni l’autre. Ampère n’est arrivé à trouver cent vingt-huit sciences distinctes dans les résultats des travaux accumulés de quarante siècles, qu’en dépeçant, qu’en morcelant ce qu’on avait jusqu’ici laissé réuni ; qu’en transformant en sciences séparées de simples chapitres des sciences actuelles ; qu’en leur appliquant des noms qui ont trouvé plus d’un contradicteur, tels que canolbologie, cybernétique, terpnognosie, lechnesthétique, etc., etc.

Resterait à examiner si les nouvelles divisions ne sont pas trop nombreuses ; si elles ajouteraient à la clarté, genre de mérite qu’on doit rechercher à tout prix ; si elles introduiraient quelques facilités dans l’enseignement.

Il n’est presque pas de professeur qui ne comprenne aujourd’hui que le cours le plus élémentaire d’astronomie doit offrir d’abord aux étudiants la description des mouvements apparents des corps célestes ; que, dans une seconde section, il faut remonter des apparences à la réalité ; qu’une troisième section, enfin, doit être consacrée à la recherche et à l’étude de la cause physique de ces mouvements. Ce sont là trois parties d’un seul et même tout. Je ne vois pas, je l’avoue, ce qu’on gagnerait à faire de la première section, du premier cours du chapitre ou du traité une science à part, l’uranographie ; de diviser le second chapitre en deux autres sciences, l’héliostalique et l’astronomie.