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céphalopode et la disposition des viscères de l’homme, il fallait concevoir celui-ci plié en arrière à la hauteur du nombril, de manière que le bassin et les membres inférieurs allassent se souder aux parties voisines de la nuque ; il fallait, de plus, se figurer l’homme marchant sur la tête. D’autres comparaisons exigeaient qu’un des deux animaux fût censé retourné comme un gant ; que le squelette osseux passât du dedans au dehors, que d’enveloppe il devînt enveloppant, etc., etc.

Les membres des sections mathématiques de l’Académie ne pouvaient guère prendre, dans un débat si subtil, que le rôle d’auditeurs attentifs. Ampère, le seul Ampère, se jeta dans l’arène tête baissée. Mais aussi il se trouvait que les idées si vivement combattues par Cuvier, et dont notre honorable confrère Geoffroy-Saint-Hilaire se portait le défenseur non moins décidé, Ampère les avait déjà eues en 1803.

Le savant secrétaire de l’Académie, terminant au Collége de France son cours de l’histoire des sciences au xixe siècle, fut naturellement conduit à parler de la secte allemande connue sous le nom de philosophes de la nature.

Les principes des philosophes de la nature, du moins en ce qui touche à l’unité de composition des animaux, lui paraissaient erronés et il les combattit. Ampère était au nombre des auditeurs de notre illustre confrère. Si, de même qu’à l’École normale conventionnelle, les élèves avaient eu le droit d’interpeller les professeurs, chaque leçon du cours de Cuvier se serait certainement terminée par un débat animé et instructif ; mais les règlements