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APPENDICE


DISCOURS PRONONCÉ AUX FUNÉRAILLES DE POISSON,
le jeudi 30 avril 1840.


Messieurs, hier encore, une des plus éclatantes lumières de l’Académie, un de ces hommes rares dont les noms sortent de toutes les bouches, quand les nations se disputent la prééminence intellectuelle ; aujourd’hui, des restes inanimés ; une bière que la fosse a déjà engloutie, et qui va disparaître à jamais sous quelques pelletées de terre !… Non, non ! repoussons ces décourageantes idées, ces tristes rapprochements : le génie ne meurt pas ainsi ; il se survit dans ses œuvres ; les découvertes dont il a enrichi la science doivent porter son nom jusqu’à nos derniers neveux. Loin de moi la pensée de mêler en ce moment à vos profonds regrets, à vos larmes, une analyse minutieuse de la vie scientifique de Poisson : vie si courte, selon le nombre des années ; si longue, au contraire, si féconde, pour qui considère l’étendue et l’importance des travaux auxquels elle a suffi. Je citerai seulement quelques dates, je recueillerai quelques souvenirs : ce seront les jalons de la biographie détaillée que le secrétaire de l’Académie consacrera bientôt à son illustre confrère.

Poisson naquit à Pithiviers, en 1781, d’un père qui,