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cité, a-t-il, en conséquence de ce mouvement, acquis des propriétés nouvelles ? L’expérience d’Œrsted va répondre d’une manière éclatante.

Plaçons une certaine étendue d’un long fil métallique de cuivre, d’argent, de platine ou de tout autre métal sans action magnétique appréciable, au-dessus d’une boussole horizontale et parallèlement à son aiguille. La présence de ce fil sera sans nul effet. Ne changeons rien à cette première disposition, mais faisons aboutir, soit directement, soit par des intermédiaires longs ou courts, les deux extrémités du fil aux deux pôles d’une pile voltaïque. Transformons le fil isolé en fil conjonctif, en fil que parcourt un courant permanent d’électricité, à l’instant même l’aiguille de la boussole changera de direction : si la pile est faible, la déviation sera peu considérable. Supposez la pile très-forte, et, malgré l’action directrice de la terre, l’aiguille magnétique formera un angle de près de 90° avec sa position naturelle.

J’ai placé le fil conjonctif au-dessus de l’aiguille aimantée ; s’il était en dessous, les phénomènes seraient les mêmes sous le rapport des quantités, et précisément l’opposé quant au sens des déviations. Le fil conjonctif en dessus transporte-t-il le pôle nord de l’aiguille vers l’ouest, ce sera vers l’est que la déviation s’opérera quand, tout restant dans le même état, le fil se trouvera au-dessous. Remarquons encore que le fil ne conserve absolument rien de ces forces déviatrices dès qu’il cesse d’être conjonctif, dès que ses extrémités n’aboutissent plus au deux pôles de la pile.

Il faudrait manquer totalement du sens scientifique,