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siennes et des galeries de mines, Poisson a recours aux considérations suivantes : toutes les étoiles ont des mouvements propres plus ou moins sensibles ; notre soleil est une étoile ; donc il doit se transporter avec son cortége de planètes dans différentes régions de l’espace, conséquence qui est d’ailleurs confirmée par les observations directes. Or, ces régions ne sont probablement pas toutes à la même température ; notre terre décrit son ellipse autour du soleil, tantôt dans une région chaude, tantôt dans une région froide ; partout elle doit tendre à se mettre en équilibre de température avec le milieu où elle circule. Supposons qu’après avoir été ainsi soumise à une température un peu élevée, la terre vienne à subir l’influence d’un milieu comparativement plus froid ; ses températures iront évidemment en augmentant de la surface vers le centre ; le phénomène serait inverse si on observait les températures terrestres lorsque notre globe, après avoir subi l’influence d’un milieu froid, traverserait une autre région comparativement chaude.

Telle est, en substance, l’explication proposée par Poisson des températures terrestres croissantes avec la profondeur. Pour soumettre cette théorie à l’épreuve d’une expérience directe, l’auteur propose de mesurer, à l’aide des moyens que la physique possède aujourd’hui, le rayonnement de l’espace dans différentes directions. Je crois que l’expérience que notre confrère désirait a été faite par Wollaston et Leslie, mais sans conduire à des résultats décisifs. Il n’échappera à personne que, dans l’hypothèse de Poisson, les températures ne devraient pas croître proportionnellement à la profondeur, ce qui,