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à l’un des pôles, le zinc sera inévitablement au pôle opposé.

La pile, sauf quelques traces de tension, est, ou du moins semble complétement inerte, tant qu’en dehors des plaques qui la composent ses pôles ne sont pas mis en communication à l’aide d’une substance très-conductrice de l’électricité. Ordinairement, on se sert d’un fil métallique pour unir les deux pôles de la pile, ou, ce qui revient au même, pour mettre l’instrument en action. Ce fil prend alors le nom de fil conjonctif.

Le fil conjonctif, le fil aboutissant aux deux pôles, est traversé dans toute sa longueur par un courant d’électricité qui circule sans cesse le long du circuit fermé résultant de la réunion de ce fil et de la pile. Si la pile est très-forte, le courant l’est également.

Les physiciens savaient depuis longtemps imbiber un fil métallique isolé d’une forte quantité d’électricité en repos, d’électricité de tension, comme on dit dans les traités de physique ; ils savaient aussi faire traverser les fils métalliques, non isolés, par de très-grandes quantités d’électricité ; mais alors le passage était inévitablement brusque, instantané. Le premier moyen de réunir, en ce genre, l’intensité à la durée, c’est la pile qui l’a fourni. C’est avec la pile qu’on arrive à placer un fil, pendant des minutes, pendant des heures entières, dans l’état que les décharges des plus puissantes machines anciennes ne faisaient probablement durer qu’un millionième de seconde.

Le fil conjonctif d’une pile, le fil métallique à travers lequel se meut sans cesse une certaine quantité d’électri-