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sens : pour cette raison, on les nomme corps conducteurs. D’autres, au contraire, l’air très-sec, par exemple, s’opposent au passage du fluide électrique dans leur masse ; de sorte qu’ils servent à empêcher le fluide accumulé dans les corps de se dissiper dans l’espace. » Les phénomènes que présentent les corps conducteurs électrisés soit quand on les considère isolément, soit lorsqu’on en rapproche plusieurs les uns des autres, furent l’objet principal du travail de Poisson.

Notre confrère a eu le bonheur d’avoir pour terme de comparaison de sa théorie d’admirables expériences, publiées vingt-cinq ans auparavant par le célèbre physicien Coulomb, de cette Académie. Il ne sera pas hors de propos de citer ici quelques-uns des principaux phénomènes dans lesquels le calcul et l’observation sont parfaitement d’accord.

Considérons un corps conducteur placé sur un support isolant, communiquons-lui une certaine quantité d’électricité. Le calcul montre qu’elle se portera tout entière à la surface ; l’observation confirme ce résultat.

Cette électricité, réunie sur la surface du corps, n’y est pas également répartie. Sur un ellipsoïde de révolution allongée, par exemple, elle sera d’autant plus considérable aux pôles de rotation, que l’axe qui les joint sera plus grand, par rapport au diamètre de l’équateur, ce que les expériences de Coulomb confirment complétement. Dans les pointes des corps où l’électricité s’accumule en trop grande quantité, elle surmonte l’obstacle que l’air sec oppose à sa diffusion ; c’est ce qui arrive à l’extrémité des pointes et sur les arêtes vives des corps