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la population considérée en masse ; le rapport n’est plus alors que celui de vingt à vingt et un.

Il est présumable que, dans les grandes villes, il existe une cause qui diminue la prépondérance des naissances masculines, et dont l’action se fait également sentir sur les enfants légitimes et sur les enfants naturels. En effet, pour les enfants légitimes, le rapport des filles aux garçons est, à Paris, de vingt-cinq à vingt-six, au lieu de quinze est à seize que donne la France entière. Quant aux enfants naturels de la capitale, le nombre des filles n’y est surpassé par celui des garçons que d’une unité sur vingt-neuf, alors que sur tout le pays on avait trouvé cette même unité d’augmentation sur vingt filles seulement.

Ces divers résultats sont déduits de la comparaison de nombres totaux de naissances fort grands. Tout le monde sera donc disposé à les adopter avec confiance. Mais Poisson a été plus loin ; il a voulu déterminer numériquement leur probabilité ; il a désiré connaître les chances de leur reproduction future. Le perfectionnement des méthodes analytiques propres à résoudre cette question, forme le principal objet du Mémoire du célèbre académicien ; le problème qu’il a eu à résoudre, est celui de la recherche des probabilités des événements futurs, d’après les événements passés.

Il serait impossible d’analyser ici, sans le secours de signes algébriques, cette portion du travail de l’auteur. La citation d’une ou de deux des applications numériques que Poisson a faites de ses formules, suffira d’ailleurs amplement pour en faire sentir l’importance et l’utilité.