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teur avoue qu’il exigerait des calculs presque impraticables ; il recommande donc de recourir aux méthodes exposées avec détail dans l’ouvrage de Bezout.

Ayant été amené par mon sujet à critiquer la longueur des déductions qu’on trouve dans le premier chapitre de la théorie des équations de Bezout, j’éprouve le besoin de payer un juste hommage aux services que cet académicien a rendus à l’enseignement des mathématiques, par la publication de ses divers ouvrages destinés aux élèves de l’artillerie et de la marine. Je prouverai, en outre, qu’il avait le plus noble caractère, en citant un fait emprunté à sa vie d’examinateur, dont les sciences pourront toujours se faire honneur.

Bezout, examinateur de la marine, arrive à Toulon. Un des élèves était retenu au lit par la petite vérole ; s’il n’est pas examiné sur-le-champ sa carrière est perdue. Bezout n’a pas eu la petite vérole, il redoute extrêmement les atteintes de cette terrible maladie ; néanmoins il se rend dans la chambre de l’élève, l’examine et le reçoit. À mon avis, ce trait méritait d’être rappelé ici, car, même dans cette enceinte, une belle action vaut un beau Mémoire.

Poisson, encore élève de l’École polytechnique, présenta le 8 décembre 1800, à la première classe de l’Institut, un Mémoire relatif au nombre d’intégrales complètes dont les équations aux différences finies sont susceptibles. Les deux académiciens, Lacroix et Legendre, chargés de l’examiner en firent le plus grand éloge et en demandèrent l’impression dans le Recueil des savants étrangers, ce qui est le dernier terme de l’approbation