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nent que Poisson hors de son sein, la majorité de l’Académie fit fléchir la rigueur des principes et le nomma dans la section de physique, où Poisson est resté jusqu’à sa mort.

Laplace, qui voua dès l’origine à Poisson les sentiments d’un père, contribua pour beaucoup à cette détermination, que les travaux ultérieurs de notre confrère sur tant de branches de la physique mathématique ont amplement justifiée.

Préoccupé par les difficultés que j’entrevois, je cherche, je m’en aperçois, je cherche des prétextes pour éloigner le moment où il me faudra définitivement présenter l’analyse des travaux scientifiques de Poisson. Une pareille analyse est une partie nécessaire de cette biographie. J’aborde donc sans plus tarder mon sujet ; si je ne réussis pas à me rendre toujours intelligible, on voudra bien me le pardonner, en songeant qu’il est souvent malaisé, presque impossible, de traduire en langage vulgaire les résultats contenus dans des combinaisons compliquées de symboles algébriques.

Les recherches de Poisson embrassent toutes les branches des mathématiques pures et appliquées ; ses Mémoires sont extrêmement nombreux ; si je voulais les mentionner tous, même en me bornant à citer les titres, je dépasserais de beaucoup les limites qui me sont tracées. J’ai tenu dans mes mains un tableau rédigé par Poisson lui-même de toutes ses productions ; trois cent quarante-neuf pièces y sont mentionnées ; si on y joint deux Mémoires posthumes, l’un sur les corps cristallisés, et l’autre sur les apparences des corps lumineux en repos