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Paris. Dans sa lettre au Directoire, le vainqueur de Rivoli parlait de Monge comme de l’homme qui, par son savoir et par son caractère, avait le plus honoré le nom français en Italie.



SECOND VOYAGE DE MONGE EN ITALIE.


Monge va de nouveau passer les Alpes et retourner à Rome ; sa mission, cette fois, touchera par divers côtés à la politique et sera hérissée de difficultés de toute nature.

Le 8 nivôse an vi (28 décembre 1797), le jeune général Duphot fut assassiné à Rome, à côté de Joseph Bonaparte, ambassadeur de France. Berthier, chargé de tirer vengeance de ce grand crime, se porta à marches forcées sur la ville éternelle, à la tête d’un corps d’armée, et y entra le 10 février 1798. La partie la plus active de la population faisait profession depuis quelque temps de principes très-démocratiques ; elle s’empressa de demander l’abolition de la puissance temporelle du pape et le rétablissement de la république romaine.

L’assassinat du général Duphot avait fait à Paris une douloureuse sensation. Le 12 pluviôse an vi (31 janvier 1798), le Directoire nomma une commission de trois membres, MM. Daunou, Monge et Florent, avec la mission « de se rendre à Rome en qualité de commissaires du Directoire, d’y recueillir des renseignements exacts sur les faits qui s’y étaient passés le 8 nivôse, d’en rechercher les véritables auteurs, et d’indiquer les mesures propres à empêcher que de semblables événements ne se renouvelassent. »