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buer à notre illustre confrère dans la création de cette Académie nationale jusque-là sans modèle.

Je n’ignore pas que la critique s’est exercée sur plusieurs dispositions de nos plus anciens règlements, que, par exemple, elle a vivement attaqué celle-ci :

« Aucun membre ne peut appartenir à deux classes différentes. »

J’avouerai même très-volontiers qu’en voyant aujourd’hui les académies opérer une sorte de recrutement réciproque et se fondre les unes dans les autres, beaucoup de personnes ont dû croire consciencieusement que l’article dont je viens de donner lecture n’était pas commandé par l’intérêt des sciences et des lettres.

Au reste, quel que puisse être, sur le cumul des titres ou, si l’on veut, des fonctions académiques, le jugement définitif du public, les motifs qui le firent proscrire en 1794 planeront au-dessus des interprétations malveillantes, et la mémoire des fondateurs de l’Institut n’en souffrira pas. Lorsque Lakanal, Daunou et Monge, stipulant pour une égalité absolue entre tous les membres de notre institution nationale, portaient le scrupule jusqu’à s’occuper des esprits qui auraient pu trouver dans le nombre de leurs diplômes un droit de préséance, ils satisfaisaient au premier besoin des corporations académiques. Lorsque nos trois confrères déclaraient dans la loi, du moins implicitement, qu’à toute époque le cadre de l’Institut pourrait être très-dignement rempli, sans qu’il fût jamais nécessaire de remplacer des littérateurs par des géomètres et des géomètres par des littérateurs, etc.,