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prit craintif de l’ancienne monarchie les avait soigneusement maintenues, mais réunies au contraire en un majestueux faisceau.

Les documents me manquent pour dire avec certitude quel fut le contingent de Monge dans les vues grandes et fécondes qui présidèrent à la fondation de l’Institut national ; je sais seulement qu’on ne négligea point de s’entourer de ses avis.

Faut-il, Messieurs, que je justifie les termes dont je viens de me servir, en qualifiant l’œuvre de Lakanal, de Daunou, de Monge ? Je pourrai presque me borner à de simples citations.

Le perfectionnement des sciences et des arts n’était pas pour les fondateurs de l’Institut un objet secondaire, qui pût être livré sans inconvénient aux caprices, au mauvais vouloir de tel ou tel ministre. L’existence de l’Institut fut consacrée par un article de la Constitution du pays, et non pas seulement par une loi facilement révocable. « Il y aura pour toute la république un Institut national chargé de recueillir les découvertes, de perfectionner les arts et les sciences. » Tels étaient les termes sacramentels de la Constitution de l’an iii. Je vous le demande, Messieurs, un plus noble hommage fut-il jamais rendu à l’intelligence humaine ?

L’Institut devait tous les ans « rendre compte au corps législatif des progrès des sciences et des travaux de chacune de ses classes. »

Si cette disposition, dont la grandeur frappera les esprits les plus froids, n’eût point été abolie, nous posséderions aujourd’hui, j’ose l’assurer, de précieux, d’inap-