Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/515

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pêle-mêle dans ses jardins des palmistes aux tiges élancées, des bananiers toujours couverts de longs régimes de fruits, des cocotiers pliant sous le poids de leurs lourdes grappes, des orangers, des citronniers embaumant l’air de leurs parfums. Le pauvre enthousiaste n’avait oublié qu’une toute petite circonstance : l’action vivifiante du soleil équatorial.

Pour arriver au terme de cette discussion laborieuse, il me reste encore à caractériser les services rendus à notre grande École par le conventionnel Prieur de la Côte-d’Or.

Le nouvel établissement n’avait pas moins besoin de collections que de professeurs et d’élèves. Prieur, membre du comité de salut public, ouvrit, comme je l’ai déjà indiqué, aux agents de l’École les dépôts de l’hôtel d’Aiguillon. De cette sorte, le cabinet de physique, le cabinet de machines et celui de minéralogie se trouvèrent immédiatement formés. Grâce à la même influence, les dépôts de l’hôtel de Nesle, des Petits-Augustins, de la salle des Antiques du Louvre, furent mis à contribution pour les modèles des dessins d’imitation. Dans ces temps de pénurie extrême, la création des laboratoires de chimie donna lieu à de grandes difficultés : les matières premières manquaient. Il fallut attendre que les victoires de nos armées y pourvussent ; c’est ainsi que sur un geste de Prieur l’alun fut tiré de la Belgique et le mercure du Palatinat, etc.

En créant le matériel de l’École, Prieur fit plus que de rendre les études faciles et complètes. Il faut bien l’avouer, c’est par leur matériel que les établissements