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élevés des cinquante aspirants aux fonctions de chef de brigade que sur leur savoir. Aussi, lorsqu’il fallut désigner entre ces jeunes gens les vingt-cinq plus capables, Monge crut pouvoir se dispenser d’intervenir. Sur sa proposition, les aspirants firent eux-mêmes les choix au scrutin de liste, à la majorité absolue. Un seul tour suffit pour décider des vingt-cinq nominations ; dix-sept candidats obtinrent plus des trois quarts des voix ; les huit autres plus des deux tiers. Parmi ces vingt-cinq premiers chefs de brigade de l’École polytechnique, il en est un bon nombre, Malus, Biot, Lancret, Francœur, etc., dont les travaux ont complétement justifié l’opinion favorable que les jeunes votants de l’hôtel Pommeuse avaient manifestée.

Ces marques d’honnêteté et d’intelligence, données par les premiers élèves de l’École polytechnique, contribuèrent trop puissamment à la renommée de notre grand établissement national pour être passées sous silence. Ajoutons que le nom de Monge se montra presque toujours dans les manifestations qui honorèrent cette brillante jeunesse.

Lorsque, après tant de dispositions préliminaires, l’École polytechnique s’ouvrit, Monge recommença pour les quatre cents élèves des trois divisions tout ce qu’il avait fait pour les cinquante élèves de l’École préparatoire. Ses nombreuses leçons, données dans les amphithéâtres, sur l’analyse, la géométrie, la physique, ne l’empêchaient pas d’aller dans les salles d’étude lever les difficultés qui eussent entravé la marche des études. Ces visites se prolongeaient souvent jusqu’à l’heure de la