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ment jusqu’au fond de l’âme tout citoyen jaloux de la gloire de son pays.

À l’époque où la Révolution française éclata, le royaume possédait plusieurs écoles spéciales. L’enseignement pour le génie militaire était concentré dans le célèbre établissement de Mézières, dont nous avons déjà parlé en détail. L’artillerie, après avoir eu successivement une école particulière à La Fère (1756) et à Bapaume (1772), préparait, exerçait ses jeunes officiers à Châlons-sur-Marne. Les élèves destinés à la carrière des ponts et chaussées étaient réunis à Paris, dans l’école fondée en 1747 sous le ministère de Trudaine. L’École des mines, d’une date beaucoup plus récente, et celle des constructeurs de vaisseaux, avaient également leur principal siége dans la capitale. Pour compléter cette énumération, je devrais dire où se formaient les ingénieurs-géographes, mais je ne suis pas parvenu à le découvrir !

Ces diverses écoles étaient languissantes, par des causes que nous devons rechercher.

Je ne reviendrai point sur la prescription odieuse qui écartait irrévocablement de l’école de Mézières tout candidat, quel que fût son mérite, dont les parents ne pouvaient pas prouver qu’ils avaient toujours vécu noblement. Je signalerai seulement ici comme vices radicaux de cette école la clandestinité des examens d’admission et de sortie ; l’absence complète de leçons orales communes, de leçons données aux élèves dans des amphithéâtres, de leçons qui auraient tant facilité les travaux graphiques qu’on devait exécuter dans les salles ; peut-être encore ne dois-je pas oublier l’isolement dans lequel des préoc-