Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 2.djvu/479

Cette page a été validée par deux contributeurs.



MONGE PREND LA PART LA PLUS ACTIVE À LA CRÉATION DES MOYENS DE DÉFENSE DONT LA FRANCE AVAIT UN BESOIN IMPÉRIEUX.


La Convention avait décrété la levée de neuf cent mille hommes. Il ne fallait rien moins pour tenir tête à l’ouragan qui, de tous les points de l’horizon, allait fondre sur la France.

Bientôt un cri sinistre, un cri de détresse se fait entendre, et porte le découragement dans les esprits les plus fermes. Les arsenaux sont presque vides : on n’y trouverait pas la dixième partie des armes et des munitions que la guerre exigera. Suppléer à ce manque de prévoyance, d’autres disent à cette trahison calculée de l’ancien gouvernement, semble au-dessus des forces humaines.

La poudre ?

Depuis longtemps elle a en France, pour principale base, le salpêtre tiré de l’Inde, et l’on ne doit plus compter sur cette ressource.

Les canons de campagne ?

Le cuivre entre pour les quatre-vingt-onze centièmes dans l’alliage dont ils sont formés : or, les mines de France ne produisent du cuivre que dans des proportions insignifiantes ; or, la Suède, l’Angleterre, la Russie, l’Inde, d’où nous tirions ce métal précieux, nous sont fermées.

L’acier ?

Il nous venait de l’étranger ; l’art de le faire est ignoré dans nos forges, dans nos usines, dans nos ateliers.

La difficulté ne gît pas seulement dans la pauvreté des